Aucun adversaire, même au filet, pour la DGSP : la victoire est un réflexe

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Un triomphe sportif révélateur de la cohésion des forces

Le 3 juillet, dans la cour d’honneur de la Direction générale de la sécurité présidentielle, la musique militaire a couvert l’avenue des Trois-Martyrs tandis que les couleurs nationales flottaient au-dessus d’une haie de soldats en tenue de cérémonie. La scène, solennelle, saluait la performance des athlètes de la DGSP lors des compétitions précédant le soixante-quatrième anniversaire des Forces armées congolaises et de la gendarmerie nationale. Volley-ball, cross-country et football ont fourni le décor ; la détermination, la discipline et la solidarité interne ont fait le reste. Avec deux premières places collectives et plusieurs distinctions individuelles, la DGSP s’est offert un palmarès qui dépasse la simple satisfaction sportive. À ce niveau d’engagement, la victoire devient une démonstration publique d’efficacité organisationnelle et de cohésion, valeurs cardinales pour toute unité chargée de la protection rapprochée du chef de l’État.

La préparation physique, colonne vertébrale de la disponibilité opérationnelle

Dans la culture militaire congolaise, la condition physique n’est pas un luxe, mais une dimension centrale de la préparation opérationnelle. Le général de brigade Serge Oboa l’a rappelé en personne en remettant les récompenses : une équipe capable de dominer ses pairs sur un terrain de sport aura la même rigueur dans un dispositif de protection ou dans une mission de contre-ingérence. Les programmes d’instruction de la DGSP associent d’ailleurs entraînement tactique et épreuves d’endurance, instaurant un continuum entre la condition du corps et la réactivité des réflexes. Le soldat Lovely Diassouloua, sacré meilleur volleyeur, l’a résumé sans emphase : « Au sport, on ne triche pas ; seuls les efforts comptent. » Cette éthique du résultat mesurable se transpose ainsi naturellement dans la vigilance permanente imposée par les impératifs sécuritaires.

Sport militaire et diplomatie de défense : une vitrine sous-estimée

Sous les projecteurs intérieurs, les succès sportifs des forces congolaises résonnent également à l’extérieur. Ils alimentent un capital-image dont la diplomatie de défense fait un usage constant lors des exercices conjoints en Afrique centrale ou au sein des dispositifs de sécurité collective de la Communauté économique des États d’Afrique centrale. Le soft power des armées passe autant par la précision d’un détachement honorifique que par la maîtrise d’un contre-attaque en volley-ball. Les observateurs accrédités lors des derniers championnats l’ont souligné : la DGSP a présenté une logistique sportive irréprochable, engageant équipements normalisés et staff médical compétent, gages d’un professionnalisme apprécié par les partenaires et attachés militaires étrangers.

Engagement institutionnel et planification des moyens

Le général Oboa a assuré que « tous les moyens seront mis en œuvre » pour préserver cette dynamique. Dans un contexte budgétaire où chaque franc CFA consacré à la défense est compté, la promesse vaut acte stratégique. Elle implique la modernisation constante des infrastructures sportives du camp, l’acquisition d’équipements de récupération adaptés aux standards internationaux et un renforcement du partenariat avec la médecine militaire. Le lieutenant-colonel Elias Mfoudi insiste, pour sa part, sur la solidarité interne qui irrigue le dispositif : entraîneurs diplômés, préparation mentale, rotation des effectifs. La DGSP illustre ainsi un modèle où l’investissement dans l’humain devient un multiplicateur de puissance, complémentaire des capacités plus classiques – armes légères modernisées, plateformes de surveillance courte portée ou capacités cyber naissantes.

Vers une culture stratégique du dépassement

À l’issue de la cérémonie, les jeunes engagés, encore anonymes dans les rangs, scrutaient les médailles des aînés. Au-delà de la symbolique, ils y lisaient la promesse d’une progression méritocratique, adoubée par la hiérarchie. Cette culture du dépassement, encouragée par le commandement et confortée par le soutien du président Denis Sassou Nguesso, renforce la résilience d’une institution appelée à faire face à des menaces asymétriques, de la cyber-déstabilisation aux trafics transfrontaliers. Ainsi, chaque service gagné au volley-ball, chaque relais maîtrisé dans le cross, prépare silencieusement la réponse opérationnelle de demain. Dans un environnement régional volatil, la victoire de la DGSP n’est pas seulement un trophée de plus dans la vitrine ; elle constitue un signal politique affirmant que la sécurité présidentielle, et par extension la sécurité nationale, repose sur des femmes et des hommes entraînés à ne jamais céder un pouce — ni sur le terrain de sport, ni dans l’exercice de leurs missions régaliennes.

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