Une célébration stratégique du 65e anniversaire
Le 15 août 2025, la capitale congolaise a célébré le 65ᵉ anniversaire de l’indépendance sous le regard attentif du président Denis Sassou Nguesso, chef suprême des Armées. Au-delà de la dimension symbolique, le défilé militaire et civil a constitué un exercice de communication stratégique destiné aux chancelleries présentes, révélant l’état d’avancement des capacités nationales de défense et de sécurité.
- Une célébration stratégique du 65e anniversaire
- La DGFE, pivot de la logistique sécuritaire
- Le soutien sanitaire, cœur de la résilience opérationnelle
- Honorer les défunts, cimenter la cohésion
- Des capacités écologiques au service de la citadinité
- Une feuille de route présidentielle centrée sur l’humain
- Vers une professionnalisation durable de la Force publique
L’apparition du carré motorisé de la Direction générale des finances et de l’équipement (DGFE) a particulièrement retenu l’attention. Par la cohérence de son dispositif – véhicules à haute mobilité, stations radio protégées et personnels aux tenues harmonisées – la DGFE a projeté une image d’armée intérieure disciplinée et dotée de moyens logistiques compatibles avec les standards internationaux.
La DGFE, pivot de la logistique sécuritaire
Créée pour rationaliser l’acquisition et la maintenance des équipements de la police et de la gendarmerie, la DGFE s’impose aujourd’hui comme un véritable opérateur de défense. Les blindés légers de nouvelle génération, munis de tourelles téléopérées, et les pick-up polyvalents destinés aux unités d’intervention rapide témoignent d’un saut qualitatif notable. « Notre mission est de garantir la permanence de l’outil, du carburant à la pièce détachée », résume le colonel-major Michel Innocent Peya, directeur général, dans une confidence accordée à quelques médias accrédités en tribune officielle.
En complément, la mise en réseau d’entrepôts informatisés offre une visibilité en temps réel sur les stocks, raccourcissant les délais de déploiement sur l’ensemble du territoire, un avantage décisif dans le contexte de menaces transfrontalières mouvantes.
Le soutien sanitaire, cœur de la résilience opérationnelle
Conformément à l’orientation présidentielle qui place l’humain au centre du dispositif sécuritaire, la DGFE a relancé l’« unité de soutien médical, suivi et soins du soldat à domicile ». Cette structure mobile, équipée de blocs de télémédecine et d’ambulances 4×4, permet de stabiliser les blessés sur zone avant évacuation vers les hôpitaux militaires. Au cours du défilé, la démonstration d’un poste médical avancé déployable en moins de quinze minutes a convaincu les observateurs de la volonté congolaise d’aligner ses services de santé sur les normes opérationnelles contemporaines.
Selon un médecin-commandant interrogé à l’issue de la parade, cette innovation a déjà réduit de 30 % le temps d’accès aux soins pour les unités engagées dans les opérations de sécurisation des corridors routiers du nord du pays.
Honorer les défunts, cimenter la cohésion
La cohésion d’une force se mesure également à la manière dont elle accompagne ses soldats jusqu’au dernier hommage. En dotant la DGFE de corbillards dédiés et d’une unité de menuiserie funéraire, le gouvernement entérine une approche globale du service du soldat. Cette initiative, saluée par les aumôniers militaires, vise à soulager les familles et à renforcer le pacte moral unissant l’institution à ses personnels. Comme l’a rappelé le président de la République dans son allocution de fin d’année 2024 : « Nous devons à ceux qui servent la patrie, vivants ou disparus, un respect sans faille. »
Des capacités écologiques au service de la citadinité
L’action publique sécuritaire ne se limite plus aux missions coercitives. À Brazzaville, la DGFE a pris la responsabilité d’installer des points de collecte de déchets le long du boulevard Alfred Raoul, d’assainir l’avenue Saint-Denis et de remettre des engins de ramassage à la mairie centrale. Ces opérations, placées sous le signe de la « sécurité environnementale », traduisent l’adhésion du colonel-major Peya à la vision écologique du chef de l’État, pour qui la protection des populations passe aussi par un cadre de vie salubre et résilient face aux défis climatiques.
Une feuille de route présidentielle centrée sur l’humain
Au réveillon d’armes du 31 décembre 2024, Denis Sassou Nguesso avait promis d’améliorer l’habitat, l’approvisionnement en eau et l’électrification des casernes. Six mois plus tard, la réhabilitation de plusieurs cantonnements autour de Brazzaville confirme la matérialisation de cette feuille de route. Le ministre de l’Intérieur Raymond Zéphirin Mboulou a martelé, en marge du défilé, que « la qualité de vie du soldat conditionne directement la qualité de sa mission ». La cohérence entre discours politique et action administrative accroît la crédibilité de la Force publique auprès de ses partenaires internationaux.
Vers une professionnalisation durable de la Force publique
La prestation orchestrée par la DGFE s’inscrit dans une trajectoire de professionnalisation qui repose sur trois piliers : modernisation des équipements, montée en compétence des personnels et mutualisation des ressources entre police, gendarmerie et protection civile. À cet égard, l’intégration d’outils de planification numérique et la certification ISO 9001 pour la gestion des approvisionnements, prévue en 2026, devraient consolider l’image d’une institution capable de répondre aux exigences de sécurité intérieure et de coopération régionale.
Alors que le contexte international se caractérise par la fluidité des menaces et la compétition accrue pour l’accès aux technologies, la DGFE apparaît comme l’un des leviers clés de la stratégie congolaise consistant à lier défense, développement et diplomatie. La démonstration du 15 août l’a montré : loin d’être une simple parade, le défilé s’est mué en preuve tangible d’une sécurité nationale modernisée, inclusive et durable.