Vers un corridor logistique rénové au cœur de Poto-Poto
L’avenue Lyautey, longue de près de sept cent cinquante mètres, était depuis plusieurs années l’un des points noirs de la circulation brazzavilloise. Bordée par les bâtiments de la Direction générale des finances et de l’équipement, de la Direction de la surveillance du territoire et de la rue Nelson-Mandela, elle concentre un trafic mêlant administratifs, forces de sécurité intérieure et population civile. Sous l’autorité du Commissaire Colonel-major Michel Innocent Peya, la DGFE a mené, six mois durant, une opération lourde de reprise de la chaussée, de stabilisation des fondations et de pose de pavés drainants. La démarche répond simultanément à un impératif d’image — donner un visage moderne à Poto-Poto — et à une exigence tactique : garantir des axes fiables pour la projection rapide des moyens de l’État en cas de crise.
- Vers un corridor logistique rénové au cœur de Poto-Poto
- Une voirie stratégique pour la mobilité des forces
- Des équipements incendie alignés sur les normes internationales
- Synergie DGFE – Sécurité civile : un modèle de gouvernance
- Impact sociétal et cohésion police-population
- Maintien en condition et projection vers d’autres artères
Une voirie stratégique pour la mobilité des forces
Le dimensionnement de la chaussée, désormais porté à 5,50 m sur toute sa longueur, offre la largeur minimale recommandée pour la circulation croisée de deux véhicules de commandement ou d’un engin pompe-tanker et d’une ambulance. Le renforcement du revêtement par des dalles autobloquantes limite le risque de déformation sous charge, condition indispensable à la mobilité des unités de la police et de la gendarmerie en intervention rapide. Interrogé lors de l’ouverture officielle, le directeur général du BCBTP, Boris Myeré Onka, a salué « une infrastructure pensée pour durer et soutenir les missions régaliennes ». Désormais, le centre-ville peut être rejoint depuis les casernes nord en moins de huit minutes, un gain opérationnel majeur pour la régulation des foules ou la réponse à un sinistre.
Des équipements incendie alignés sur les normes internationales
Deux bouches d’incendie haute pression ont été installées à intervalles réguliers. Capables de délivrer un bar pendant cinq minutes, elles peuvent remplir un véhicule citerne de cinq mille litres, répondant ainsi aux standards observés dans plusieurs capitales d’Afrique centrale. Cette première, saluée par la direction générale de la sécurité civile, marque une évolution doctrinale : intégrer dès la conception des voiries urbaines les besoins de lutte contre le feu et de gestion de catastrophe. La proximité des hydrants avec les installations sensibles — parmi lesquelles des archives administratives et un nœud de télécommunications — constitue un amortisseur de risque appréciable pour les assurances publiques et privées.
Synergie DGFE – Sécurité civile : un modèle de gouvernance
Le chantier illustre la coopération fluide entre la DGFE, bras logistique du ministère de l’Intérieur, et les composantes opérationnelles de la sécurité intérieure. Les études techniques ont été conduites en étroite coordination avec le groupement d’ingénieurs du Corps des sapeurs-pompiers, garantissant la compatibilité des accès PMR, la résistance du réseau d’eau et l’orientation des avaloirs. Selon un officier supérieur ayant requis l’anonymat, « la transversalité instaurée par le Commissaire Colonel-major Peya préfigure la future doctrine congolaise d’infrastructures duales, civiles en temps normal, stratégiques en temps de tension ». Cette philosophie rejoint la vision du président Denis Sassou Nguesso, attaché à la notion de résilience nationale et de défense globale.
Impact sociétal et cohésion police-population
Au-delà des considérations techniques, la livraison de l’avenue Lyautey nourrit la confiance entre les forces de sécurité et les habitants de Poto-Poto. Les commerçants du quartier de la Foy rapportent déjà une hausse de fréquentation en soirée, rendue possible par l’éclairage LED déployé sur toute la voirie. Conducteurs de taxis, parents d’élèves et piétons décrivent un sentiment de sûreté accru, facteur de prévention contre la petite délinquance. Cette dimension intangible, mais essentielle, éclaire l’intérêt stratégique d’aménagements urbains qui matérialisent la présence bienveillante de l’État. En restaurant la fluidité et la salubrité, la DGFE contribue ainsi à tisser ce lien police-population souvent invoqué, rarement incarné avec autant de visibilité.
Maintien en condition et projection vers d’autres artères
La durabilité d’un tel investissement repose sur une maintenance rigoureuse. Un protocole de veille trimestrielle, confié à une équipe mixte DGFE-sécurité civile, a été acté lors de la cérémonie d’inauguration. Les premiers relevés de charge seront comparés aux hypothèses de conception afin d’ajuster, si nécessaire, la fréquence de nettoyage des caniveaux ou la pression des hydrants. Dans le même temps, plusieurs artères connectées — rue de Reims, Axelle-Kwa, boulevard Nelson-Mandela — sont déjà inscrites dans la prochaine tranche budgétaire. Le ministère de l’Intérieur envisage d’y appliquer le même triptyque bitume-pavés-sécurité incendie, faisant de Brazzaville un laboratoire à ciel ouvert de l’ingénierie sécuritaire urbaine congolaise. Les usagers, désormais acteurs d’une vigilance partagée, deviennent les meilleurs garants de la pérennité de cette modernisation.
