Port autonome de Pointe-Noire : une capacité accrue
Le 2 décembre 2025, la direction générale du Port autonome de Pointe-Noire a acté la réception définitive des nouveaux quais multivrac et multifonctions. Dans la salle dédiée, Séraphin Bhalat a signé le certificat remis par le groupement EGIS PORTS/CAP Consultants, entérinant ainsi la conformité des ouvrages réalisés par Razel BEC. Financés par un prêt de l’Agence française de développement, ces équipements consacrent la montée en puissance du principal port en eaux profondes d’Afrique centrale. Leur mise à disposition vise explicitement à « accroître la capacité d’accueil » et à « renforcer la compétitivité » du site, rappelle le maître d’ouvrage. Le pari est stratégique : en élargissant le potentiel de manutention, Pointe-Noire consolide sa place de hub régional indispensable aux flux civilo-militaires du Congo-Brazzaville.
Une réalisation conforme aux exigences internationales
L’infrastructure se compose d’un quai multifonctions doté d’une darse et d’un quai multivrac implanté sur la façade ouest du nouveau môle. Ces deux unités avaient été inaugurées en 2024 par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, scellant l’engagement politique autour du projet. « Les ouvrages respectent pleinement les spécifications techniques du marché et tous les équipements ont été installés conformément aux exigences des fournisseurs », a confirmé Éric Saa, chef de projet chez EGIS/CAP Consultants, lors de la cérémonie de réception. Cette validation technique marque un passage obligé pour garantir des opérations fluides, sûres et compatibles avec les standards internationaux appliqués aux ports à vocation stratégique. Elle constitue un atout évident pour les acteurs de la chaîne logistique défense-sécurité qui recourent à l’infrastructure pour l’acheminement de matériels sensibles.
Effets attendus sur la chaîne logistique de défense
Bien que conçu pour les marchandises commerciales, le couple quai multifonctions-quai multivrac vient renforcer la profondeur logistique nationale dans son ensemble. En cas de déploiement intérieur ou de contribution à une opération de maintien de la paix, la densification des postes à quai fluidifie l’arrivée de conteneurs, de pièces de rechange ou de produits énergétiques nécessaires à la mobilité des forces. La présence d’une darse facilite, le moment venu, les manœuvres d’unités navales d’appui ou de bâtiments auxiliaires. En d’autres termes, l’outil portuaire modernisé confère au Congo-Brazzaville une marge supplémentaire de réactivité, élément clé pour toute posture de défense crédible et pour la continuité des missions de sécurité intérieure assignées aux forces de l’ordre.
Période d’observation et garantie décennale : un gage de fiabilité
La réception définitive ouvre une période d’observation de douze mois. Durant cet intervalle, le maître d’ouvrage conserve la faculté de notifier toute anomalie apparue lors de l’exploitation. Parallèlement, une garantie décennale couvre l’ensemble des travaux réalisés, obligeant le maître d’œuvre à assumer toute défaillance de nature structurelle pendant dix ans. Ce double filet de sécurité contractuel participe à la maîtrise des risques techniques et financiers. Pour les autorités, il s’agit d’un paramètre majeur : la disponibilité permanente des quais conditionne la résilience des chaînes d’approvisionnement stratégiques, civiles comme militaires. Le suivi post-chantier prolonge donc la logique de sûreté qui a présidé à la conception, en veillant à pérenniser l’investissement public consenti.
Alignement sur le Plan stratégique 2022-2026 du PAPN
Le projet s’inscrit dans le Plan stratégique de développement 2022-2026 du PAPN, dont l’objectif est d’améliorer l’efficacité opérationnelle du port et de soutenir la croissance du commerce maritime international. En intégrant les quais multivrac et multifonctions à ce schéma directeur, la direction générale démontre une cohérence de méthode : chaque nouveau maillon doit servir la compétitivité globale, mais aussi la robustesse logistique nationale. Sur ce dernier point, la communauté défense-sécurité demeure attentive. Les capacités portuaires constituent un déterminant essentiel de l’autonomie stratégique, qu’il s’agisse d’importer des équipements industriels ou d’assurer, en retour, l’exportation de matières premières concourant à l’effort économique. Ainsi, la livraison des ouvrages apparaît comme un jalon tangible dans la modernisation des infrastructures critiques du Congo-Brazzaville.
